Hier matin, trois associations de protection animale sont venues récupérer une centaine de chiens qui vivaient confinés depuis des années dans un logement avec leurs deux protectrices. Jamais Je n’aurais laissé un chien à la
rue ! ».
Sur le pas de la porte, la sexagénaire regarde ses derniers chats quitter la maison.
Dans leur vieil immeuble,cette dame et sa fille partageaient leur logement avec 107 chiens, 7 chats et … 2 pigeons.
Une cohabitation déroutante qui a pris fin hier matin -à la suite d’une plainte de riverains, début juillet. ” Dès 1997, la municipalité avait néanmoins tiré la sonnette d’alarme. Mais nous ignorions que les chiens étaient si nombreux,,, explique Didier Herbillon, adjoint au maire. Cette fois, l’affaire des toutous trop nombreux est montée, jusqu’en préfecture, déclenchant plusieurs réunions entre les services de la Ville, de l’État et du département.”
Nous avons cherché à régler ce problème avec le consentement de la propriétaire et de manière humaine
souligne Franck Chaulet, directeur de cabinet du préfet.
Des discussions qui ont donc abouti à l’intervention d’associations de protection animale, la Lisa, la SPA et la Sacpa (Société pour l’assistance et le contrôle du peuplement animal).
La loi dit que la possession de chiens doit être limitée
à 9, des camions venus de Paris en présence des services vétérinaires, policiers, sapeurspompiers, représentants de
Ville et de l’État.
« Nous avons accepté de les voir partir car il ny avait pas d’autre solution. ]’ai toujours eu quinze chiens au minimum mais nous n’avions pas les moyens de les faire stériliser. On les recueillait, on nous en a apporté aussi. On
s’est laissé déborder …Voilà Orka, 5 ans, Fifie, 2 ans, Pollux, 3 ans. Tous de petits chiens croisés griffons ou york,
bien sales, souvent couverts de crottes, mais en bonne santé.
La semaine dernière, la Lisa a pris les chiots et six mères, dont trois femelles pleines qui portaient
quatorze petits. Tous seraient venus rejoindre cette grande famille à quatre pattes qui occupait absolument toutes
les pièces de la maison.
Ce n’est pas un cas isolé,,, témoigne Jean-Louis Villatte, responsable du service enquête de la SPA. “Il s’agit de protecteurs d’animaux qui se laissent dépasser, souvent en raison du manque de structures d’hébergement
canin.
” On compte sur les associations pour pallier ce genre de situation. C’est déprimant vu le nombre d’abandons actuels et la saturation de nos chenils,,, ajoute Tamara Guelton, responsable du service juridique.
Vers midi, l’opération se termine. L’immeuble a été fouillé de fond en comble. Les deux Sedanaises seront logées à l’hôtel par la Ville le temps que le logement soit nettoyé, désinfecté.