L’éleveur de la Berlière chez qui trois cadavres de chevaux rachitiques avaient été retrouvés, en janvier, a été condamné, hier à payer 3000 euros.
L’affaire avait fait grand bruit en janvier, au point d’attirer les chaines de télé nationales. Dans une pâture de Christophe R, éleveur dans un petit village au nord de Vouziers, trois cadavres de chevaux mort de faim avaient été retrouvés, à moitié cachés, par les gendarmes de la brigade du Chesne.
L’association Lisa avait pu sauver deux juments de 24 et 25 ans, dont l’état laissait augurer du même sort. Les fats ont été jugés hier au tribunal, en présence de tous les protagonistes de cette sordide affaire. L’éleveur de 44 ans, propriétaire d’une vingtaine de chevaux mais vivant du RSA, comparaissait pour un délit (détention de cadavres) et trois infractions (privation de nourritures ou d’abreuvement, détentions de caprins et d’équidés non porteur d’une puce).
Un dialogue de sourds a entouré toute l’audience. Le prévenu a reconnu le délit et la possession d’animaux non identifiés, mais a systématiquement nié avoir laissé les animaux mourir de faim.
3000 euros à payer
Malgré les témoignages accablants des villageois (dont le maire d’Orches), malgré les photos que ne laissaient aucun doute possible (on voyait le tronc d’un arbre dont l’écorce avait été mangée par les chevaux affamés), il a nié tout mauvais traitement. Se présentant comme un passionné d’équitation, qui connait bien les chevaux, il a plaidé l’âge de ses chevaux pour expliquer leurs maigreur. “Celle ci avait 28 ans, ca correspond à une personne qui en aurait 80). Ce à quoi Sabrina, présidente de la Lisa répndu, ” Avec des soisn, celle qui ont survécu ne sont plus maigres aujourd’hui !”
La très longue plaidoirie de M Charlot (pour l’éleveur) et la très brève de M Collinet (pour la Lisa) n’étaient pas indispensables , la montagne ayant accouché d’une souris. L’homme n’était en effet pas poursuivi pour actes de cruauté ou maltraitance, mais pour privation de nourriture. La juge Picoury a même préféré parler d’insuffisance. Les peines encourues étaient donc bien moindres, et la requalification a aussi empêché la Lisa de toucher des dommages et intérêts, malgré les frais engagés pour sauver les bête.
Reconnu coupable l’éleveur, déjà condamné en 1998 pour une affaire de stupéfiants, a donc écopé de simples amendes. Sans même se retirer, Jennifer Picoury l’a condamné à verser 1200 euros pour détention de cadavres, 1400 euros pour privation de nourriture (200 euros multiplié par sept bêtes) et 450 euros pour détention d’animaux non identifiés (50 euros multiplié par neuf animaux) Soit près de 3000 euros.
Consolation pour la Lisa Flore et Cartouche, les deux “squelettes” qu’elle avait récupérés et qui ont repris du poil de la bête, ne seront pas restitués à l’éleveur.