La Lisa est intervenue à la demande de la ville, le 13 Novembre dernier, pour récupérer des chats de cinq mois à dix ans.
Elle s’est laissée débordée en ne stérilisant aucun de ses chats depuis des années. Nous dit Sabrina présidente de la Lisa qui a du intervenir en urgence sans un appartement de Charleville, le 13 Novembre dernier, pour récupérer 70 chats. “Il s’agit d’un retrait à l’amiable, la personne ne s’est pas opposée à ce qu’on retire les chats. Elle s’est juste laissée dépasser.” Le mot est malheureusement faible puisque la situation remonte à plusieurs années. Sabrina raconte : “Elle a voulu bien faire en récupérant des petits paumés de la vie. Puis une portée est arrivée, puis encore une autre… Elle aurait dû nous appeler beaucoup plus tôt” lâche la présidente, un brin amer.
La Lisa a un besoin crucial de dons
Elle n’incrimine pas la propriétaire pour autant. “On a déjà vu bien pire, les chats n’ont pas subi de mauvais traitements ne sont pas malades, n’ont pas la gale. Certains sont par contre un peu abîmés à force de se bagarrer entre eux. D’autres sont plus minces que les autres parce qu’ils n’arrivaient pas toujours à accéder à leurs gamelles…” Fort heureusement, l’association à déjà pu compter sur le concours de la ville de Charleville qui leurs a prêté un local, leurs locaux étant trop étroit pour accueillir un tel nombre de chats. Certains d’entre eux ont même déjà été adoptés par des familles. Mais cela ne suffit pas, informe Sabrina.
“Nous avons un très grand besoin de dons. Accueillir 70 chats d’un coup auxquels s’ajoutent les animaux que nous hébergeons déjà, a un coût considérable. Nous avons besoin de paniers, de litière, de croquettes, de couvertures, même des essuie-tout. Même si elle espère évidement pouvoir trouver une famille au plus vite pour ces chats, chattes et chatons. Sur ce point, Sabrina se montre catégorique : “Nous recherchons des familles adoptantes, dans ce cas, et non des familles d’accueil.”
Celles-ci n’ont en effet pas vocation à accueillir les bêtes de manières pérenne et bénéficient du soutien de l’association. Or, la Lisa ne peut se le permettre face à un el nombre d’animaux. La présidente confirme : “Même si nous commençons à être connus, nous sommes une petite association contrairement à 30 millions d’amis ou celle de Brigitte Bardot, nous n’avons donc pas du tout les mêmes moyens.”
D’un couple de chats, on passe à 20 736 chats en quatre ans
L’association ne peut par exemple, pas financer seul la stérilisation des chats contrairement aux deux autres. “Nous avons besoin de l’aide des mairies, ce que fait très bien la ville de Charleville mais aussi d’autres communes avec qui nous avons des conventions. Il ne faut pas oublier que les campagnes de stérilisation font désormais partie des obligations des maires même si tous ne jouent malheureusement pas la jeu” peste Sabrina. Le sujet est sensible. “Beaucoup de particuliers ne comprennent pas l’importance de la stérilisation. Ils nous expliquent qu’ils n’ont jamais eu besoin de le faire parce que leur chat n’est jamais sorti, jusqu’au jour où ils s’en séparent et surtout parce qu’ils font de l’anthropomorphisme. Ils comparent leur vie à celle des animaux.” Elle poursuit avec conviction “Stériliser n’a rien d’une mutilation mais évite qu’on se retrouve comme cette dame avec 70 chats. Ce n’est pas normal, aussi bien pour des raisons d’hygiène que pour la consanguinité qu’elle entraîne entre les animaux”. Et pour cause, les chats sont particulièrement féconds. Un seul couple donne naissance à douze chats au bout d’un an et on arrive à 20 736 au bout de quatre ans. Des chiffres affolants avec lesquels l’association doit composer quotidiennement. La carolo acquiesce tristement : “On retrouve des portées partout dans des crèches, écoles, magasins … Et pourtant on stérilise 400 chats par an dans les Ardennes et les grandes villes jouent le jeu. Alors imaginez ce que ce serait si aucune ne le faisait.”
Virginie Menvielle