Voici l’histoire d’Alto (en tout cas ce que l’on en sait), Alto dit Totoyo.
D’abord l’histoire, banale, commence par un appel à la Lisa pour un BA attrapé difficilement du côté de la route des écluses, Montgon, Vouziers…. que personne ne peut toucher.
Mais comme d’hab’ La Lisa déborde : il n’y a pas de place pour lui. Alors il reste en fourrière à Vouziers, pendant au moins un mois, où il est pris en charge par un employé municipal au grand cœur, que totoyo impressionne moins que les autres.
Mais le temps des vacances arrive et notre employé a droit lui aussi de partir…. Alors Sabrina demande à un de ses bénévoles d’aller sonder Toto, histoire de voir s’il est simplement sauvage ou carrément mordeur…
Après une visite pas vraiment amicale, mais pas non plus catastrophique, la famille du bénévole décide de le prendre en charge…. après tout : Quitte à rester dehors, il sera aussi bien dans le jardin qu’en fourrière !
Toto arrive donc dans sa famille d’accueil, dans un enclos réservé pour lui…. après avoir été chargé dans une caisse de transport, au lasso, trainé dedans car pas coopératif du tout, avec des knakis pour l’amadouer, et quelques doigts qui ont eu chaud (Une knaki, un doigt…. pour Toto, cela ne faisait pas grande différence).
Il y restera… que quelques jours : car un matin, le toto sera retrouvé dans le jardin, sans que personne ne sache comment il était passé de l’un à l’autre.
Commence une longue année de déplacements furtifs, de fuites dès qu’on le regardait, de siestes dans les endroits les plus improbables pour ne pas être vu et de gamelles prises uniquement la nuit, quand personne n’est là pour le voir.
Heureusement, au début, il a fait très beau très longtemps et donc Totoyo le sauvage ne craignait pas d’avoir froid. Cela lui a permis d’observer tranquille sans s’approcher, sa famille d’accueil, souvent dehors, quand les humains mangeaient sur la terrasse, ou quand les gens vaquaient à leurs occupations.
Là où Totoyo préférait, c’est quand celle qui allait devenir sa Môman jardinait et surtout désherbait…. Cela permettait à Totoyo de s’approcher de plus en plus prés et même à la fin de l’été, de se coucher à proximité.
Tout n’allait pas si mal pour ce Totoyo sauvage. Si ce n’est que sa famille avait bien vu qu’il y avait un problème aux oreilles…
On sentait de loin le chien…. Et s’il s’approchait des carreaux, on voyait que cela suppurait le long de la tête. Mais allez attraper un chien sauvage…
Quand le RV chez le véto était pris, on prenait le lasso, les gants de protection, on faisait une sorte de souricière dans le jardin et on courait après le chien à quatre ou cinq…. Même les voisins en rigolaient !! Chez le véto, on ouvrait la cage un peu, par derrière, tenant la tête de Totoyo vers l’avant avec la laisse, pour faire des piqures sans que le véto n’y laisse une main. Car Toto est victime d’une otite vestibulaire : c’est douloureux, c’est incurable. Et c’est pour cela qu’il a un petit air penché !
Enfin après tout cela, on rentrait, on relâchait Toto et la vie reprenait : lui autour de la maison et nous dedans.
Mais voilà, l’hiver arriva et ToToyo ne rentrait toujours pas. Pourtant, il avait fait des progrès : il nous regardait maintenant par la vitre, restant des heures sous la pluie à regarder la famille au chaud et à se sauver dés qu’on sortait.
Alors, on a décidé de forcer un peu Toto à passer un cap et en plein hiver, on a commencé à le faire rentrer de force en le poursuivant autour de la maison, de façon à ne lui laisser que le choix de rentrer dans la pièce des chiens pour manger. Cela à duré tout l’hiver : totoyo rentrait dans la pièce des chiens pour manger et repartait ensuite…. Il n’était pas capable de plus.
En plus il fallait respecter tout un rituel : tourner autour de la maison dans un sens, (et pas dans l’autre)… Passer par une porte et pas une autre…. Avec toujours les mêmes personnes aux mêmes endroits…
Et puis le printemps suivant arriva et ensuite l’été. Et tout d’un coup, Toto a décidé de rentrer tout seul dans la maison derrière les autres chiens du groupe et surtout en suivant Lana, sa meneuse préférée, sa référente, sa chef, sa chérie ! Les portes restaient ouvertes, les humains sortaient de la maison pour le laisser rentrer…. Bref, on progressait tout doucement… Tous ensemble !
Deuxième hiver : le totoyo étant rentré tout l’été dans la maison avec Lana (sans les humains dedans) et l’hiver arrivant, il a été décidé de le forcer une nouvelle fois à passer un cap en l’obligeant à rentrer à la maison le soir : quand tout le monde était là, pour un petit moment en soirée et en Famille, avant de repartir dormir dans la pièce des chiens pour la nuit (ce qui était déjà un gros progrès).
Il se pliait de mauvaise grâce au rituel, se calait au pied de la porte de sortie mais bon…. Au moins il était là…
Petit à petit Toto a continué de progresser : rentrer tous les jours, puis dormir à la maison, puis s’approcher de plus en plus prés, puis remuer la queue quand ses humains rentraient du travail, puis découvrir que dormir sur un matelas, c’était pas si mal que ça, puis attendre sa môman en bas de l’escalier…
Puis aller se promener, puis accepter la laisse (oui, il suivait d’abord Lana en liberté en ballade avant d’accepter la laisse), puis sortir en laisse dans un endroit inconnu, puis partir en vacances au Crotoy et manger une glace dans la rue commerçante…… Puis se laisser caresser…. par sa famille puis par tous le monde….
Nous ne connaitrons jamais la vie d’avant de Totoyo…. pourquoi il était si sauvage et ce qu’il a vécu (ou pas vécu) avant…. Pourquoi il avait autant peur de l’homme et ne réagissait pas plus à un saucisson qu’un balai.
Pourquoi il a semblé assez à l’aise dés le départ dans les écuries avec les chevaux. Et pourquoi il est copain avec tous les chiens, les chats, et autres animaux qui passent.
Nous ne connaissons pas plus son âge…. Autour de 10 ans semble-t’il…. Surtout depuis que l’arthrose gêne ses déplacements.
Nous ne savons pas depuis combien de temps il n’était pas soigné au niveau de ses oreilles.
Mais voilà, c’est maintenant un chien presque normal (il ne connait toujours pas bien son nom….) accepte moyennement la laisse, mais adore la ballade en camion, se faire caresser les fesses, et manger des petits choses délicieuses qui tombent quand les humains sont à table…. Et c’est ce tout ce qui compte pour lui après tout…
Grosse caresse Totoyo !!!!