La Lisa ne fait pas que recueillir des chiens et des chats en détresse, mais elle a aussi une action juridique qui constitue un peu un versant méconnu de sa raison d’être.
Nous portons plainte contre des personnes responsables d’actes de cruauté sur des animaux domestiques dans les Ardennes mais pas seulement, explique Sabrina présidente de la Lisa. Par intermédiaire de son avocate parisienne, Me Delphine Langlade, la Lisa se porte partie civile aussi bien en région parisienne que dans le Pas-de-Calais ou l’Aisne… dans des zones où apparemment aucune autre association de défense de la cause animale le ferait.
Autre justification de cette démarche : la Lisa veut ainsi affirmer sa vocation d’association d’utilité publique. Et elle gagnes ses procès.
Pas pour l’argent
Dernière affaire en date (jugée), un énième épisode du cas Régine Michel. Le 16 Novembre, cette septuagénaire qui vit de manière un peu marginale, sans eau courante ni électricité, dans le village ardennais de Wagnon et recueille des dizaines d’animaux, a été condamné pour “détention de chiens non identifiés (+ d’une trentaine), exercice d’activité de garde de chies ou de chats sans assurer le suivi sanitaire des animaux”. Elle devra payer 50€ d’amende, limiter le nombre de ses chiens à 9 et de ses chats à 10 et aura l’obligation d’accepter la stérilisation de tous ces animaux. Au delà du nombre autorisé, la Lisa pourra (légalement) saisir les animaux en vue de leur placement. En 2006, Régine Michel avait déjà défrayé la chronique en 2006 en se faisant saisir 80 chiens et 20 chats.
“Dans le cas Régine Michel, la Lisa ne se porte pas partie civile pour l’argent”, précise Sabrina, mais “pour essayer de stopper la prolifération de ses animaux. D’ailleurs, on a son autorisation pour les faires stériliser et aller contrôler régulièrement chez elle”. La justice sais parfaitement que cela ne sert a rien d’infliger à Régine Michel de lourdes amendes qu’elle ne paiera pas. En 2006, elle avait été condamné à rembourser les frais vétérinaire (5000€) à la Lisa… ce qu’elle n’a évidemment jamais fait. “Le problème avec elle est que même si elle n’a pas l’intention de faire du mal aux animaux elle les maintient à l’attache ou les enfermes dans des réduits exigus. Du coup, même s’ils sont correctement nourris, ils manquent en revanche totalement de soins”.
La Lisa va encore récupérer quelques dizaines de chiens supplémentaires… ce qui ne va pas simplifier la vie de ses membres ni des familles d’accueil : malgré des propositions d’aide en matériel et en main d’œuvre gratuite, l’association n’a toujours pas trouvé de terrain où elle pourrait construire un vrai refuge digne de ce nom.
Patrick Flashgo